Déclin et disparition progressive des salles d’arcade
Auteur : Jingo – Date : 14 Août 2004
DECLIN ET DISPARITION PROGRESSIVE DES SALLES D’ARCADE
A l’heure où l’industrie du jeu vidéo est la plus importante devant le cinéma, on constate un phénomène paradoxal : la disparition progressive des salles d’arcade et des jeux qui ont donné ses lettres de noblesse au jeu vidéo.
Au même titre que les cinémas de quartier en leur temps, les salles de jeux sont en passe de disparaître. Les bars ne font pas exception et les autres “shoot them up” et “beat them all” se font de plus en plus rares.
Comment expliquer ce paradoxe à l’heure où le jeu vidéo n’a jamais été si répandu ?
I – La fin du rêve
Selon des études statistiques, les consoles ne sont sont jamais aussi bien vendues que ces dernières années et foyers n’ont jamais été aussi bien équipés. Le fait est que les joueurs ressentent donc moins le besoin de se rendre dans une salle d’arcade pour jouer à leur softs préférés. Les jeux que l’on peut encore qualifier “d’arcade” et qui peuplaient les salles du même nom, font aujourd’hui souvent l’objet de conversion assez réussies. Contrairement à il y a une quinzaine d’années, le jeu est devenu plus populaire mais aussi plus abordable. Rappelons que les jeux d’arcade étaient des jeux techniquement surpuissants comparés aux consoles de jeu et les quelques adaptations même lorsqu’elles étaient réussies (Street Fighter II, Fatal Fury Special sur Super nes et Mégadrive) demeuraient un cran en dessous de la version arcade originale. Les seules machines capables d’offrir une qualité comparable était des machines comme la Kic’s ou la Combo auxquelles on reliait directement une carte jamma. Mais il s’agissait là d’un véritable luxe et peu de gens bénéficiaient du privilège de jouer sur de telles machines dans leur salon.
Prix indicatifs d’époque : |
Combo AV : 4500 F / Jeux : autour de 10 000 F |
Neo Geo : 3500 F / Jeux : 1500 F à 3000 F (pour les meilleurs softs) |
![]() |
La Neo Geo offrait quant à elles des jeux identiques à ceux fonctionnant en salle avec le système MVS (King of Fighters, Fatal Fury, Metal Slug, Samouraï Shodown….). Mais ce type de jeu à pratiquement disparu aujourd’hui, trop couteux à la conception, ils sont moins rentables que des jeux tournant sur des consoles bons marché et susceptibles de se vendre à des millions d’exemplaires (Final Fantasy, Metal Gear…). Ces jeux autrefois inaccessibles que l’on ne pouvait qu’effleurer le temps d’une partie en salle ne sont plus un privilège au yeux du joueur lambda qui préfère jouer dans son salon sur sa PS2.
Cette époque demeure néanmoins l’âge d’or du jeu vidéo et les salles d’arcade en sont les témoins. Même si l’expansion massive de celui-ci n’est arrivée qu’assez récemment, le jeu d’arcade et les salles de jeu ont indubitablement contribués à faire du jeu vidéo ce qu’il est aujourd’hui en repoussant toujours plus loin les limites suscitant et entretenant la passion et le rêve.
II – Vers d’autres horizons…
Il existe d’autre part, un autre phénomène expliquant le déclin et la disparition des salles d’arcade et des jeux qui les peuplaient. Avec la nouvelle génération de joueur, de nouveaux types de jeux sont apparus et la demande a changée. Le jeu, de nos jours, est davantage à la tendance réaliste (Action, Infiltration) ou au massivement multijoueur (FPS, MMORPG), des jeux dont le format ne se prête guère au jeu en salle.
![]() |
Les salle d’arcade sont remplacés par les Cyber Cafés où les joueurs s’adonnent à leur softs favoris en réseau ou online. Les “beat them up”, “shoot them up” et bornes d’arcade sont davantage des pièces de musée à la valeur grandissante constituant bien souvent des objets de collection. Il n’y a qu’à voir le prix auxquel s’arrachent ces vieux softs pour en être convaincu (il n’y a qu’à voir la cote de Metal Slug sur Neo Geo variant autour de 1200 euros). On constate donc que ces jeux ont marqué les esprits. A juste titre puisque aujourd’hui encore on est forcés de s’incliner devant la qualité de leur réalisation. Réalisation qui leur a conféré et leur confère toujours un plaisir de jeu unique, presque éternel, les rendant quasi indémodables aux yeux des joueurs avertis.
Aujourd’hui encore de nombreux passionnés échangent sur les forums et le ”retro gaming” est devenu un buisness très florissant. Certains n’hésitent pas à se constituer une Mamecab, une borne faite maison faisant tourner, grace à l’émulateur MAME, la quasi totalité des jeux d’arcade (mais cela fera l’objet d’un autre dossier). Chose étonnante, on assiste à une résurgence des bornes dans les cinémas et quelques gares, on retrouve ainsi quelques machines connues (Outrun 2, les Time Crisis, House of the dead…) principalement des jeux de voiture et des jeux de tir. Et la sauce prend toujours, des notalgiques, des jeunes, des paps initiant leur enfant aux jeux sur lesquels ils se sont éclatés il y a une dizaine d’années.
Les salles d’arcade et leurs hôtes ont marqué les esprits. S’ils ont aujourd’hui pratiquement disparus du quotidien, ils continuent malgré tout d’exister à travers la mémoire des fans et à travers les nombreux sites internet qui leur sont consacrés et qui témoignent de leur splendeur d’antant.